Wind

On venait d'arriver en maths. Ma voisine de table était déjà là, prête à ne rien faire. Elle n'a rien fait de l'année et ce n'est pas au mois de juin que cela allait changer.

Le cours commença et les chiffres dansaient sous la craie du professeur. Il faisait une chaleur étouffante. Les fenêtres ouvertes laissaient passer le vent qui se levait et le bon Dieu semblait énervé, dites donc !

J'avais beau adorer les maths et y exéler, le cours d'aujourd'hui étaient ennuyant à mourir. Des courbes et encore des courbes, que de chiffres mouvants. Ma voisine était à moitié allongée sur la table, la main pendante dans le vide, le regard fixe. C'était une belle jeune femme aux longs cheveux blonds détachés et aux yeux bleus clairs. Elle traînait souvent seule et ne se faisait jamais trop remarquer, solitude étant son mot d'ordre. Personne ne la connaissait vraiment. C'était un fantôme et j'avais l'impression d'être le seul à la voir. Je me suis arrêté dans ma contemplation quand le prof me rappelle à l'ordre.

Le vent soufflait. Les rideaux et les fenêtres bougeaient dans son rythme, devenu violant.

Un petit cri étouffé se fit entendre comme loin mais personne n'y fit attention, trop occupés à bober, le regard livide. Le cours continuait quand je me rendis compte que ma voisine n'avait toujours pas bougée d'un millimètre, ses cheveux étalés malgré les directives du professeur. Mon attention était ailleurs que sur mon classeur de mathématiques, ce qui n'échappait pas à l'homme devant nous qui me le fit remarquer et qui lui dit de se tenir mieux et de faire ses exercices. Elle n'avait pas bougé ni même réagit à la remarque.

"Allô, tu peux écouter ce qu'on te dit ?"

Il poussa légèrement son épaule droite pour la faire réagir, mais son corps se retrouva en équilibre sur le mur, laissant apparaître un visage figé et une mare de sang.

Le haut de son corps était tâché par le rouge profond venant de sa gorge, où étaient plantés des ciseaux argentés. Des cris d'horreur se firent entendre dans la salle où tout le monde était choqué. L'enseignant habituellement blagueur et jovial avait le souffle coupé et tentait de rationaliser, les mains sur la tête.

*tic*

Les autres avaient du mal à réaliser ce qu'il s'était passé et personne ne bougeait, alors ue son corps était encore baignant.

*tac*

Mon regard était bloqué sur cette arme blanche qui l'avait aidée à en finir dans le plus grand des silence, juste à côté de moi.

*tic*

Pourquoi avait-elle fait ça ?

*tac*

Que vivait-elle ?

Le temps passait et je n'eu pas le temps de me poser d'autres questions puisque qu'un sapeur pompier me tira par le bras pour m'écarter de la scène dont j'étais témoin, pour me poser des questions.

Mais je n'arrivait pas à décrocher mon regard d'elle, comme fasciné.